Polyarthrite rhumatoïde et travail : est-ce possible ?
En 1990, on estimait qu’après un diagnostic confirmé de polyarthrite rhumatoïde 50% des patients atteints ne travaillaient plus après 3 ans d’évolution de la maladie. En 2019, nous visons 95% de maintien au travail à long terme.
Des adaptations sont à envisager en cas de métier manuel lourd et les mesures de reclassement professionnel permettent de garantir un maintien professionnel adapté dans beaucoup de situations.
Des outils peuvent améliorer le confort lors de l’activité professionnelle (clavier et souris ergonomiques, fauteuil à roulettes inclinable…).
Des aides financières peuvent être accordées aux employeurs pour l’accessibilité des locaux ou l’aménagement des postes de travail des salariés atteints d’un handicap (cf. Inspection du Travail et des Mines).
Si l’activité professionnelle devient incompatible avec l’état de la maladie (risque pour les articulations, manque de force, poste inadaptable), le patient peut entamer des démarches pour utiliser au maximum les solutions légales existantes au Luxembourg.
- L’adaptation du temps de travail : à tout moment, un aménagement du temps de travail peut être envisagé afin que la vie professionnelle soit plus facile, avec l’aide du médecin du travail. Un de ses rôles est de négocier avec l’employeur afin de permettre au patient de continuer à travailler en tenant compte des contraintes liées à sa maladie (p. ex. l’arrivée plus tardive le matin).
- L’arrêt maladieest prescrit par le médecin et permet de continuer à percevoir un revenu lorsque le patient est dans l’incapacité temporaire de travailler. L’assurance maladie verse des indemnités journalières en compensation de la perte de salaire.
- L’arrêt de longue durée peut aller jusqu’à 78 semaines sur une période de référence de 2 ans. La maladie ne protège pas, malheureusement, du licenciement. L’employé est protégé du licenciement seulement les premiers 6 mois d’arrêt maladie.
- La reprise progressive du travail: après un arrêt de travail, il est possible de reprendre son activité professionnelle à temps partiel. La Loi prévoit que, sur base d’un certificat médical du médecin traitant, et en accord avec l’employeur, le salarié peut soumettre à la CNS une demande de reprise progressive du travail pour raisons thérapeutiques, à condition que la reprise du travail et le travail effectué soient reconnus comme étant de nature à favoriser l’amélioration de l’état de santé de l’employé. La reprise progressive du travail pour raisons thérapeutiques est accordée par décision de la CNS sur base d’un avis motivé du Contrôle Médical de la Sécurité Sociale. L’employeur peut refuser une reprise à temps partiel pour motif thérapeutique si le fonctionnement de l’entreprise ne le permet pas.
- Le reclassement professionnel : si l’emploi n’est plus compatible avec l’état de santé du patient, celui-ci peut introduire une demande de reclassement interne (au sein de son entreprise) ou externe auprès de la médecine du travail.
- La reconnaissance de travailleur handicapé a été conçue pour favoriser l’insertion ou le maintien des personnes handicapées dans le monde professionnel. C’est un choix personnel ! Le patient peut accomplir cette démarche auprès de l’ADEM.
- L’incapacité de travail : si la polyarthrite rhumatoïde empêche le patient d’exercer une activité professionnelle de façon prolongée ou définitive, celui-ci peut entamer une demande d’incapacité de travail auprès du médecin du travail, voir auprès du médecin contrôle de la sécurité sociale.
- La pension d’invalidité : lorsque le patient a épuisé ses droits à l’arrêt maladie, il peut introduire une demande de pension d’invalidité auprès de la Caisse Nationale de Pension (CNAP).