Le trouble bipolaire est une maladie chronique de l’humeur connue anciennement sous le nom de psychose maniaco-dépressive ou trouble maniaco-dépressif. Il en existe différents types.

 Ce trouble résulte d’un dérèglement biochimique dans le cerveau, entraînant un déséquilibre des neurotransmetteurs au niveau cérébral. Cela provoque des changements d’humeur d’intensité variable. Cette maladie affecte 1 à 4% de la population et débute le plus souvent chez l’adulte jeune (entre 18 et 30 ans). Elle peut également toucher des enfants, des adolescents ou des personnes plus âgées. Elle concerne autant les hommes que les femmes. La pose du diagnostic n’est pas toujours simple, cela peut selon le type de bipolarité,  prendre plusieurs années.

Trouble bipolaire de type 1

C’est le plus commun des troubles bipolaires.

C’est une maladie cyclique. La personne malade alterne entre deux pôles d’émotions qui pourrait faire penser à des sautes d’humeur :

  • La manie :  état d’euphorie, d’agitation,  d’énergie excessive, d’ excitation, d’ exaltation.  Il existe  également une manie modérée ou atténuée : l’ hypomanie.
  • La dépression :  état de grande tristesse, d’abattement. La  personne n’a plus envie de grand chose

Ces épisodes sont entrecoupées par une période où l’humeur est « normale ». Cette humeur normale peut être appelée euthymie ou période euthymique,  neutre ou intervalle libre. C’est un état sans symptômes. C’est une humeur dans laquelle la personne se sent plus stable avec un fonctionnement adéquat.

Les différents symptômes

La durée, la fréquence et l’intensité des symptômes de ces périodes diffèrent d’une personne à l’autre. Une phase maniaque ou une phase dépressive peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.  La personne atteinte d’un trouble bipolaire vit ses émotions de manière exagérée et n’arrive pas à se contrôler.

Cette variabilité des émotions et de l’humeur n’est pas facile à vivre, ni pour la personne malade ni pour son entourage. Ce trouble a des conséquences sérieuses menant à l’isolement et à la discrimination : comportements inadaptés, altération des relations familiales, amicales et sociales, perturbations à l’école ou au travail. Ces conséquences compliquées à gérer affectent la qualité de vie et  peuvent mener  en phase dépressive,  à  des pensées suicidaires avec d’éventuels  passages à l’acte.

Une thérapie médicamenteuse adaptée permet de traiter la phase aiguë et de prévenir les épisodes maniaques et dépressifs.

Apprendre à connaître la maladie (les symptômes des différents cycles, la prise en charge du trouble par  les traitements médicamenteux, la psychoéducation, la psychothérapie, etc.) permet  à  la personne malade et à son entourage de mieux comprendre ce qui se passe et d’envisager l’avenir avec plus de confiance et de sérénité.

Le trouble bipolaire de type 2

Cette forme, contrairement au trouble bipolaire de type 1, ne présente pas de phase maniaque franche.

Il y a alternance des phases de dépression et des phases d’hypomanie. Ces phases d’hypomanie sont souvent inaperçues car il n’y a pas de caractère extravagant. Cela peut fausser  le diagnostic puisque l’attention se portera  exclusivement sur les symptômes de la phase dépressive.

Les états mixtes

Dans les états mixtes des symptômes de manie et de dépression sont présents simultanément.  La personne concernée peut être irritable, hyperactive, agitée, elle peut présenter des troubles du sommeil, parler sans cesse tout en étant profondément attristée, désespérée.  Dans les états mixtes, le risque suicidaire est bien réel.

La cyclothymie

La cyclothymie correspond à une alternance d’états à humeur haute et d’états à humeur basse sans que les critères pour les états hypomanes ou dépressifs soient remplis tant en ce qui concerne le nombre de symptômes que leur intensité et leur durée. Le diagnostic de trouble bipolaire ne peut être retenu.

Alors qu’en général on considère que dans les troubles bipolaires il y a un degré important de souffrance et d’altération du fonctionnement, ceci est moins le cas dans la cyclothymie.

De même au niveau du traitement : si dans les troubles bipolaires la thérapie par médicaments occupe une place prépondérante par rapport aux différentes formes de psychothérapie, ceci est moins le cas dans la cyclothymie.

Pour certains spécialistes, il s’agit plutôt d’un trouble de la personnalité que d’une maladie. Dans certains cas on peut confondre la cyclothymie avec le trouble bipolaire.