Une étude récente publiée dans Cell Reports par des chercheurs du LIH et de l’Université du Luxembourg explore la manipulation du métabolisme des cellules T afin d’interférer avec la fonction des cellules Th17 autoréactives impliquées dans les maladies auto-immunes, révélant des perspectives prometteuses sur le lien entre le métabolisme cellulaire et les modifications épigénétiques.
À l’aide d’une approche génétique sophistiquée, les chercheurs ont modifié le flux et l’utilisation du glucose dans ces cellules T, qui est leur principal carburant. L’étude a révélé que les changements dans le métabolisme du glucose affectaient la façon dont les cellules Th17 pouvaient lire et utiliser leurs informations génétiques. Plus précisément, le métabolisme du glucose est important pour générer certains métabolites modifiant le profil épigénétique des cellules Th17. Les modifications épigénétiques sont des changements de notre matériel génétique qui n’altèrent pas la séquence d’ADN sous-jacente, mais qui affectent la façon dont les gènes sont activés ou désactivés. Un type courant de modification épigénétique est l’ajout de groupes acétyles aux protéines histones autour desquelles l’ADN est enroulé. Ces modifications favorisent l’expression de certains gènes, en fonction de leur emplacement et de leur nombre.
« Lorsque nous avons réorienté le flux de glucose dans les cellules Th17, nous avons trouvé moins de modifications épigénétiques au niveau des gènes qui sont importants pour la fonction pathogène des cellules Th17. Cela a réduit l’activation des gènes spécifiquement pour ces gènes affectés », a précisé le professeur Brenner. Selon lui, l’élucidation des mécanismes entre le métabolisme cellulaire et les modifications épigénétiques est très prometteuse pour le développement de médicaments conçus pour traiter spécifiquement les maladies auto-immunes et le cancer.