Etablir un diagnostic de bipolarité est complexe et peut, pour diverses raisons prendre beaucoup de temps.

Comment diagnostiquer le trouble bipolaire ?

Actuellement, aucun examen, résultat de prise de sang ou test génétique n’est significatif.

Il peut se passer 8 à 10 ans entre un premier épisode maniaque /dépressif et la confirmation du diagnostic. L’annonce du diagnostic se fait idéalement par un psychiatre. Un bon diagnostic repose sur un examen psychiatrique approfondi, un examen clinique et une anamnèse médicale complète.

Le médecin examine l’histoire de la maladie, les variations de l’humeur au fil des années, les troubles du comportement, les périodes d’excitation ou de frénésie, ainsi que les symptômes dépressifs. Comprendre le fonctionnement au sein de la famille, de la société, au travail ou à l’école donne des informations complémentaires. Interroger sur le stress psychosocial, les antécédents familiaux et la consommation de substances aide à affiner le diagnostic. Un entretien avec des membres de l’entourage (avec l’accord du patient, si possible) aide à compléter toutes ces données. 

Des questionnaires ou des échelles d’évaluation peuvent contribuer à établir le diagnostic.

Avant de confirmer le diagnostic de trouble bipolaire, il est impératif de le différencier de tout autre trouble psychiatrique.

Les symptômes des troubles bipolaire

La diversité des symptômes et la variabilité des tableaux cliniques rendent le diagnostic des troubles bipolaires difficile. Les premiers symptômes de la maladie se manifestent généralement entre 15 et 25 ans. Chez l’adolescent, les troubles de l’humeur sont souvent associés à la puberté. Les premiers épisodes sont généralement plus légers, plus atténués et n’alertent pas réellement, ce qui rend le diagnostic difficile.

Certaines pathologies présentent des symptômes similaires aux troubles bipolaires. Cela peut être le cas d’un dérèglement thyroïdien, d’un début de démence, d’une tumeur cérébrale, etc. La consommation de cocaïne ou de métamphétamine peut imiter les symptômes du trouble bipolaire : insomnie, hypersexualité, dépenses excessives … Un arrêt de la cocaïne peut provoquer une dépression profonde.

La plupart du temps, c’est lors de l’épisode dépressif que la personne souffrant de trouble bipolaire consulte son médecin. Lors de cette consultation, elle évoque rarement les épisodes maniaques pour diverses raisons. Soit elle ne les  perçoit pas, elle n’ose pas en parler, ou elle est trop centrée sur son mal-être actuel. Dès lors, le médecin risque de passer à côté du bon diagnostic.

La phase maniaque

On pourrait croire que le trouble est plus facile à diagnostiquer en phase de manie, aussi appelée phase maniaque. Certains troubles, comme la schizophrénie, le trouble schizo-affectif ou le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), ressemblent beaucoup à un épisode maniaque. Cela prête à confusion.

Il en est de même pour la personne bipolaire qui consulte uniquement pour une trop grande consommation d’alcool, ou de produits illicites. Le médecin risque de passer à côté du diagnostic si la personne ne présente pas de symptômes  propres au trouble bipolaire  et s’il n’investigue pas davantage.

Poser rapidement le bon diagnostic permet une prise en charge précoce dans l’espoir d’assurer la qualité de vie la plus acceptable possible et par conséquent, d’en améliorer le pronostic. Rappelons que chaque épisode maniaque ou dépressif engendre des séquelles cérébrales.

En conclusion

Connaître le diagnostic permet à la personne malade et à son entourage, de mieux comprendre et maîtriser la maladie grâce à l’éducation thérapeutique (psychoéducation). Pour les proches, cela permet de comprendre la situation, d’aider et de savoir comment agir, tant pendant les épisodes maniaques que dépressifs.

Le trouble bipolaire affecte chaque personne de manière différente. Cela signifie que le vécu de la maladie est unique et propre à chacun.