Aller au menu principal Aller à la recherche Aller au contenu Aller au footer

Vidéo : Prise en charge du cancer de la prostate aux HRS (version accessible)

Introduction par Dr Patrick Krombach, urologue aux HRS

Dr Krombach, urologue aux HRS

Chaque cancer de la prostate est différent, tout comme l’est d’ailleurs chaque patient. Il s’agit d’une tumeur très hétérogène, voilà pourquoi chaque cas est différent et doit être traité différemment également. Il peut s’agir d’un patient jeune, plus âgé, plus malade, en meilleur santé, avec des cancers plus localisés ou plus étendus, plus ou moins agressifs. Il existe énormément de constellations différentes. En plus de cela, il faut prendre en compte, la continence du patient, sa fonction mictionnelle, ses priorités de vie, tout cela explique pourquoi chaque traitement n’est pas applicable à chaque patient. Le seul moyen d’identifier un cancer de la prostate est le recours à la biopsie. Elle est réalisée lorsqu’il y a une suspicion de cancer, comme par ex. lorsqu’il y a taux de PSA élevé dans le sang, quand on sent une grosseur lors du toucher rectal, ou encore lorsque l’IRM du patient est suspecte. Elle est généralement réalisée en ambulatoire, par anesthésie locale, le tout dure environ une demi-heure. Le patient est éclairé au préalable à ce sujet.

Le déroulement est généralement le suivant : le patient est installé, puis avec une sonde à ultrasons, je réalise l’anesthésie locale tout en  procédant à  l’échographie qui me permet de visualiser parfaitement la prostate et son environnement proche. Si préalablement une IRM avait été réalisée, je peux en visualiser les images et retrouver à l’échographie les mêmes zones de la prostate qui paraissaient suspectes sur l’IRM. Ce qui rend les biopsies beaucoup plus précises. Nous prélevons en général 10 à 12 échantillons de biopsie provenant tous de différentes zones bien définies de la prostate. Ils sont ensuite mis dans de petits pots et envoyés au Laboratoire National de Santé (LNS) qui pourra les analyser et nous dire si un cancer est présent : si oui, dans combien des échantillons reçus, permettant également ainsi de le localiser ce qui nous permet d’obtenir une image assez claire de l’état de la prostate. C’est très important pour définir la suite du traitement et conseiller le patient individuellement.

Dr Alzin, urologue aux HRS

La biopsie ainsi que toutes les autres analyses qui ont été faites nous permettent de poser le diagnostic de cancer de la prostate. Il existe plusieurs sortes de cancer, tout comme il existe par exemple de façon imagée, plusieurs tailles et types  de chien : il en existe de petite taille, de taille moyenne,  de très agressifs, etc. La biopsie nous a permis de déterminer le type de cancer auquel nous avons affaire. Il existe des options de traitements pour chaque cas.

La surveillance active

Face à un cancer très peu agressif, on peut simplement ne rien faire, si ce n’est surveiller le cancer dans son évolution. On a ainsi encore suffisamment de temps pour intervenir et entamer un traitement si besoin.

La chirurgie

Dans le cas d’un cancer plus agressif (de façon imagée, un Rottweiler par ex.), nous devons, nous aussi, agir de façon plus agressive, en retirant dans son intégralité la tumeur lors d’une opération chirurgicale. Si la tumeur peut être enlevée de façon intégrale, le patient est alors guéri.

La radiothérapie

A côté de cela, il existe encore une forme de traitement moins agressive, la radiation.  La tumeur et  l’organe sont détruits par les rayons radioactifs. Ce qui revient au même résultat que l’opération.

Comme pour beaucoup de choses dans la vie, chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients : la surveillance active a l’inconvénient de nécessiter une surveillance extrême, il faut se faire contrôler tous les 3 mois en refaisant à chaque fois des examens comme par ex. une échographie, une analyse du taux de PSA. Si on constate que le cancer risque d’évoluer de façon plus agressive, il faudrait alors intervenir. Les mesures de contrôle qui doivent s’appliquer sont très strictes. La radiothérapie a un certain impact sur la sexualité du patient mais peut aussi provoquer des saignements, etc. L’opération chirurgicale reste une opération avec tous les inconvénients qui peuvent en découler.

La chimio

A côté de cela, même si l’on sait déjà qu’il y a un cancer dans la prostate, il est encore nécessaire de procéder à des examens permettant de voir si le cancer s’est étendu à d’autres parties du corps. En effet, le cancer est une maladie agressive qui a la particularité de pouvoir se propager au reste du corps. Si le cancer ne s’est pas diffusé, l’une des 3 options de traitement évoquées précédemment entre en jeu. En revanche, si le cancer s’est étendu à d’autres organes, il faudra recourir à un traitement médicamenteux, seuls les médicaments sont en mesure de cibler/détruire les cellules cancéreuses partout où elles se trouvent : dans les poumons, dans l’épaule, dans les os, etc. C’est la 4e option thérapeutique qui se présente, si des métastases étaient présentes.

Dr Krombach, urologue aux HRS

Chaque nouveau cas est discuté lors d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Lors de ces réunions, l’urologue, mais aussi le radiothérapeute, l’oncologue, le radiologue, la médecine nucléaire, le pathologue du LNS, étudient individuellement chaque nouveau cas et ses spécificités, afin de proposer à chaque patient le traitement le plus adapté : qu’il s’agisse de la surveillance active, de la radiothérapie, d’une opération ou d’une combinaison des différentes options.

Dr Bernd Meyer, urologue aux HRS

La prostatectomie est l’ablation chirurgicale de la prostate. On y a recours  en présence d’un cancer de la prostate. Le patient est généralement hospitalisé la veille au soir de son opération. Le lendemain matin, le patient est amené en salle d’opération. Après les préparations habituelles, l’anesthésie est mise en route et l’opération commence.  Pour mener à bien l’opération, le robot et ses bras articulés sont amenés et reliés au patient qui est couché sur la table d’opération. On commence par retirer complètement la prostate ainsi que les ganglions lymphatiques de la prostate, c’est très important oncologiquement parlant. On reconstruit ensuite les voies urinaires, c’est-à-dire que la vessie est à nouveau rattachée directement à l’urètre. Afin que la cicatrisation puisse bien se faire, on pose une sonde. Après que les plaies aient toutes été refermées, le patient est renvoyé en unité d’hospitalisation.

Le patient peut en général recommencer à manger et à boire dans les heures qui suivent la fin de l’opération. Il peut également à nouveau bouger, sortir seul de son lit. Il a bien sûr encore un cathéter qui sera en général retiré le 5e jour faisant suite à  l’opération. Si tout se passe comme prévu, le patient pourra déjà quitter l’hôpital et rentrer chez lui le 2e ou 3e jour après l’opération. Les avantages de la chirurgie robotique mini-invasive sont bien sûr de faibles douleurs post-opératoires en raison de l’incision minimale. En plus de cela, les pertes de sang sont moindres. Grâce à la chirurgie robotique, le chirurgien dispose par ailleurs d’une meilleure visibilité que lors d’une opération par voie ouverte. Un autre avantage est la visibilité en 3 dimensions, comparable à la vision naturelle de nos yeux. Egalement, grâce aux instruments du robot qui simulent des mains miniaturisées, ma mobilité est identique à celle d’une chirurgie  ouverte mais sur des surfaces et distances beaucoup plus petites, ceci me permettant ainsi d’atteindre un niveau extrême de précision qui est bien sûr essentiels pour la préservation des fonctions naturelles du patient.

Steve Dondelinger,  Kinésithérapeute aux HRS

La prise en charge d’un patient avec incontinence urinaire à l’effort après une prostatectomie se fait principalement en 3 étapes :

  • Lors de la 1ère étape : lorsque le patient se présente pour la 1ere fois en kinésithérapie, nous réalisons avec lui une anamnèse, càd que nous l’interrogeons et retraçons avec lui ses problèmes passés et actuels. Nous lui expliquons comment changer ses protections, ce qu’il doit boire et comment, et ce afin d’entraîner correctement sa vessie. Important également, nous lui expliquons comment bouger et nous lui montrons des exercices qu’il pourra directement commencer à faire chez lui.
  • Dans une 2nde étape, il s’agit d’entrainer le sphincter urétral. Nous faisons cela notamment grâce au Bio Feedback, une machine spéciale qui permet au patient de visualiser les contractions qu’il réalise avec son urètre.
  • Dans une 3e étape, nous commençons par faire des exercices de stabilisation, de force, puis aussi des exercices de cardio et essayons ainsi d’accompagner au mieux le patient dans son quotidien et de le motiver à faire du sport.

Carole Schlammes, psychologue aux HRS

Un cancer représente pour beaucoup de patients aussi une souffrance émotionnelle. La patient va être confronté à un nouvel environnement, le milieu hospitalier, et à un traitement médical, ce qui peut amener des questions, des inquiétudes et des angoisses. C’est la raison pour laquelle un service de psychologie existe au sein des Hôpitaux Robert Schuman, afin de proposer un soutien psychologique aux patients au cours de leur séjour à l’hôpital.

Nous offrons des entretiens individuels et familiaux qui permettent de mieux gérer la maladie. Le patient qui souhaite bénéficier d’un suivi psychologique peut nous contacter, mais peut aussi en faire la demande à son médecin ou à l’équipe infirmière. Dès que le patient sort de l’hôpital et s’il souhaite continuer le suivi psychologique, nous pouvons l’orienter vers des psychologues, psychothérapeutes ou associations travaillant en ambulatoire.

Dr Alzin, urologue aux HRS

Le traitement est maintenant achevé. Pour autant qu’on puisse en juger, le patient est guéri. Nous restons néanmoins prudents face à cette maladie qui impose un suivi rigoureux. Dans les premiers temps, un contrôle aura lieu tous les 3 mois, puis, si tout reste stable et qu’on ne constate aucune évolution, les contrôles pourront s’espacer et même aller jusqu’à se limiter à  une visite par an. Toutes les données du patient sont enregistrées dans notre registre tumoral qui nous permet de rester très attentifs face à toute évolution ou changement éventuel.

Retour en haut de page
Abonnement newsletter

*Champs obligatoires

Sélectionner*

Pour connaître et exercer vos droits, notamment de retrait de votre consentement à l’utilisation des données collectées par ce formulaire, veuillez consulter notre politique de confidentialité.