Vidéo : chutes chez les personnes âgées : quelques conseils ! (version accessible)
La chute chez la personne âgée représente en fait une situation assez fréquente et qui fait donc partie des grands syndromes gériatriques. Alors il y a environ 50% des sujets de plus 80 ans qui ont chuté au moins une fois par an. Sachant qu’on va définir la notion de chutes à répétition lorsqu’on est tombé deux fois, minimum deux fois voire plus sur une année. Donc c’est quelque chose finalement de très fréquent. Alors les conséquences des chutes, le problème c’est que ça peut aller de la simple ecchymose à la conséquence traumatique gravissime avec un traumatisme crânien, une hémorragie dans le cerveau ou alors une fracture de hanche avec la nécessité de passer au bloc opératoire. Donc on a vraiment tout un panel, un grand panel de conséquences. Mais, la spécificité chez le sujet âgé, outre la fragilité inhérente à la personne âgée et donc au risque, un petit peu de casse au niveau orthopédique, c’est ce qu’on appelle le syndrome post-chute avec toutes les conséquences psychologiques de la peur de tomber et de confinement que ça va amener en restant au lit, en restant à son fauteuil et la perte d’autonomie qui peuvent faire basculer complètement la vie des patients âgés. Je donne toujours l’exemple, c’est la personne qui vit seule qui fait la chute un soir dans sa cuisine sur son carrelage, qui se casse la hanche et qui reste au sol toute la nuit. Il n’a pas de téléalarme. Il n’a pas de GSM. Il peut appeler personne et il est seul. Donc peut-être que les voisins le lendemain vont se rendre compte « tiens les volets ne sont pas ouverts, qu’est-ce qui lui est arrivé. On va aller voir. On appelle les pompiers et on le retrouve ». Mais vous, il faut s’imaginer passer 12 heures, 24 heures au sol, sans pouvoir appeler à l’aide et on se dit « je vais mourir ». Donc il y a une sorte de véritable traumatisme. C’est quelque chose qui impacte énormément dans une trajectoire de vie de se dire « je vais mourir en étant seul au sol ». Bien évidemment, à chaque ce n’est pas aussi grave. Mais lorsque ça arrive, il faut nous le dépister et absolument accompagner les patients pour qu’ils puissent récupérer à ce moment-là. Il y a la conséquence traumatique avec une prise en charge chirurgicale par exemple mais il faut absolument faire attention que ça ne soit pas un événement traumatique psychologique qui sera pas surmontable. Donc les conséquences sont très variables. Donc l’important c’est de retenir qu’il y a plus de deux chutes par an. C’est ce qu’on considère des chutes à répétitions. Et que ça doit inciter le médecin à aller rechercher une cause pour ne pas banaliser la chute et surtout le risque de survenue du syndrome de post-chute