Dr Daubach, psychologue : Je vous remercie Monsieur d’avoir accepté de participer à cette interview. Vous avez demandé à garder l’anonymat, ce qu’on respecte sans problème, on comprend bien.
Est-ce que je pourrais vous demander de me parler un peu des premiers symptômes de votre maladie ?
Patient : mes premières symptômes c’était au travail. J’ai eu un coup de panique par rapport je pense à des erreurs.
Patient : ça a commencé tout petit à petit. Je commençais être angoissé de plus en plus, à ne pas aller au travail, ne pas vouloir aller au travail et à ce moment-là j’ai commencé à avoir le premier symptôme : entendre des voix menaçantes.
Premier symptôme
Dr Daubach, psychologue : elles ont peut-être dit autre chose à part de ne pas aller travailler ?
Patient : j’entendais et se moquer des choses que je disais parce que moi je pensais à ce moment-là que c’était des extraterrestres qui se moquaient en fait de moi. Il y avait des jours ou je m’isoléais longtemps dans les toilettes et au travail j’étais assez en panique.
Dr Daubach, psychologue : ça se caractérise sans doute un peu cette maladie psychotique c’est que des idées délirantes comme ça qui peuvent paraître plus, qui tendent quelqu’un qui n’a pas la maladie mais celui qui a ça comme symptôme, il croix qu’il est dans la réalité.
Dr Daubach, psychologue : est-ce qu’elles ont donné des ordres?
Patient : je me rappelle qu’il avait une fois que je suis allé dans l’entrée de l’hôpital et je voulais entrer pour voir parce que je me sentais vraiment pas bien à une fois à la sortie du travail. J’ai commencé à être massé par les voix pour ne plus jamais aller au travail et pour ne pas entrer dans l’hôpital. Et le jour là j’ai dormi dans la voiture, je ne suis pas rentré à la maison.
Dr Daubach, psychologue : vous avez dormi dans la voiture dans un parking, est-ce que c’est par peur parce que vous avez à ce moment-là obéi aux ordres des voix ?
Patient : peut-être que j’ai obéi aux ordres des voix.
Dr Daubach, psychologue : dans cette phase de début de la maladie, quels étaient les moments les plus durs ?
Patient : je ne savais pas trop où j’étais. Vraiment difficile parce que je pouvais pas. On aurait dit qu’elles contrôlaient mon corps, c’était bien pénible.
Dr Daubach, psychologue : qu’est-ce qui vous a aidé à ce moment-là ?
Patient : j’ai eu un rendez-vous chez un psychiatre au Luxembourg qui m’a donné des médicaments. J’allais mieux mais je me disais les médicaments ça les aide beaucoup. Un peu après j’ai commencé à cesser de prendre les médicaments et ça a de nouveau commencer. Mais cette fois encore plus grave.
Dr Daubach, psychologue : là je pense vous avez donné une information importante, c’est un rôle très primordial j’ai envie de dire des médicaments dans le traitement des maladies psychotiques. Je pense que c’est rare de traiter des étapes psychiques sans avoir recours aux médicaments mais il y a évidemment autre chose, d’autres types de traitements utiles dans cet état là.
Quand on vous en dit que vous avez une maladie psychiatrique appelée une psychose, vous vous souvenez de qu’elle était votre réaction ?
Patient : je ne savais pas trop en quoi ça consistait la maladie et j’étais un peu confus. Je me disais c’est une sûrement une maladie grave et je ne comprenais pas trop encore la gravité de la maladie.
Neuvième symptôme
Dr Daubach, psychologue : est-ce que c’était plus rassurant d’entendre par le médecin que c’est une maladie ou est-ce que c’était plus inquiétant d’avoir maintenant un diagnostic d’une maladie psychiatrique ?
Patient : c’était plus inquiétant de l’entendre de la part de docteur. La maladie que j’avais et que j’ai encore.
Dr Daubach, psychologue : qu’est-ce qui vous a inquiété à ce moment-là ?
Patient : c’était une maladie que je pensais que ça ne se soignait pas, qu’on ne pouvait pas contrôler.
Dr Daubach, psychologue : Les maladies psychiatriques sont difficiles à traiter. C’est une idée qu’effectivement beaucoup de gens ont encore que les maladies psychiatriques sont difficiles ou même pas du tout à traiter. Alors on fait cette interview aussi pour donner cette information. Si on peut traiter les maladies psychiatriques et l’entourage, la famille, les amis, le travail aussi.
Dr Daubach, psychologue : comment ils ont réagi au travail ?
Patient : la personne sait que j’ai la maladie, savent que je vais prendre des médicaments. C’est ce que je lui dis que j’ai une dépression et que je prends des médicaments à vie et je peux pas travailler dans mon ancien travail pour faire les travaux.
Dr Daubach, psychologue : je pense savoir que vous avez fait après le premier épisode d’autres épisodes de maladie psychotique mais vous n’avez pas toujours été hospitalisé. Vous pouvez nous dire comment vous avez fait si je peux poser la question comme ça ?
Patient : il a des phases de l’année où je suis plus sensible à la maladie. Maintenant je le sais, c’est entre septembre et février-mars que je suis plus réceptif.
Dr Daubach, psychologue : est-ce que vous avez aussi avec le temps eu plus facile quand vous avez senti que la maladie pouvait revenir ? que le médecin pouvait justement intervenir plus rapidement aussi par des traitements médicamenteux ?
Patient : oui mais maintenant quand j’ai des symptômes, c’est surtout ma femme qui les voit, que je ne vais pas bien alors il me pose la question « est-ce que ça va ? Est-ce que tu n’as pas besoin d’aller chez le docteur ? » Alors elle me prévient à chaque fois et à ce moment là oui j’ai besoin de vraiment de consulter le médecin. Ca montre bien à quel point c’est important que l’entourage immédiat soit informé par rapport à la maladie et peut justement intervenir parfois la famille voit plus rapidement que le patient lui-même qu’il commence à aller moins bien. Moi comme patient je ne le vois pas directement, c’est surtout ma femme qui le voit dans mon comportement journalier. C’est surtout quand je m’isole dans mon coin, je ne parle pas trop avec elle. Alors là je dois prendre des autres médicaments sur un certain temps.
Dr Daubach, psychologue : Comment se passe votre quotidien ? Dans le traitement actuel : qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur votre traitement ? Quels sont les points positifs ? Comment ça se passe pour le moment ?
Patient : pour le moment ça se passe bien. J’arrive à gére les jours. Les nuits je dors bien. J’arrive on va dire à être stable sans être stressé et je vais au travail avec la volonté de faire de mon mieux.
Vous avez réussi à garder votre travail ?
Patient : oui j’ai gardé mon travail. Ils m’ont reclassé dans un autre poste. J’arrive quand même à travailler.
Dr Daubach, psychologue : donc c’est un travail qui vous convient pour le moment mais ce qui est important à dire c’est que effectivement même avec une maladie psychotique on peut tout à fait garder son travail et faire de bonnes choses au travail.
Patient : Oui on peut faire de bonnes choses mais je n’arrive plus à faire l’ancien travail que j’avais. Au début dans mon traitement c’était des gélules et après ça a évolué : des injections tous les mois. Après l’évolution de ma maladie j’ai commencé à prendre des injections tous les trois mois et ça me convient en fait.
Dr Daubach, psychologue : ça vous permet pendant trois mois de ne pas devoir penser à des médicaments ? Juste respecter le rendez-vous tous les trois mois pour la prochaine injection ?
Patient : oui tout à fait. Plusieurs médicaments qu’on utilise dans des psychoses peuvent être donnés de cette manière là ce qui est un grand avantage pour beaucoup de gens oui.
Dr Daubach, psychologue : est-ce que je pourrais vous demander avec les recul ça fait une dizaine d’années je crois, la maladie à influencé votre vie ?
Patient : je vois la vie semaine après semaine, au mois par moi, au jour le jour. Je ne vois pas à long terme. Comment dire j’ai pas trop de projets dans le futur on va dire.
Est-ce que vous auriez un massage à donner à une personne qui vient d’avoir le diagnostic de psychose ?
Patient : c’est une maladie psychotique. C’est surtout écouter le médecin et surtout prendre aussi les médicaments correctement et et ne pas trop faire attention aux voix.
Patient : chercher à être en contact avec les médecins qui pourra à ce moment la voir quelles sont les différentes thérapies qui sont possibles. Il y a les médicaments comme on l’a déjà dit qu’ils sont importants mais il y a autre chose. Il y a des gens qui qui fréquentent un centre, il y a des gens qui participent à des groupes d’entraide et de discussions c’est une possibilité aussi. De ne pas se gêner, de ne pas hésiter à chercher de l’aide et des réponses, d’abord par le médecin.