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Vidéo : témoignage d’un proche d’une victime atteinte du cancer (accessible)

Donc l’annonce c’était il y a quatre ans et demi et quand il y a eu l’annonce, on était vraiment effondrés. Ma femme a eu du coup le cancer à 28 ans donc on n’était pas forcément préparés. J’étais présent et il y a beaucoup de questions qui se posent. Il y a beaucoup de sentiments qui se mêlent : la colère de ne pas savoir d’où ça vient,  comment ça se fait et il y a tellement de sentiments qui sont mélangés que la première heure après le diagnostic, on est sur une autre planète. Et au fur et à mesure, en fait il y a la pression qui redescend et on essaie d’analyser et tout s’emmêle dans nos têtes et il faut avoir des réponses à nos questions. Il faut peser la chose et puis avancer par rapport au diagnostic qui est posé. Mais voilà il y a  entre guillemets une fatalité. Il faut l’assumer et à prévoir voir pour la suite.
Après le diagnostic, et tous ces sentiments qui arrivent d’un seul coup, il y a différentes peurs, appréhension qui apparaissent parce qu’une fois que tous les sentiments essaient de s’organiser, il y a des questions. Donc moi c’était surtout la peur. On a des enfants donc c’était la peur de la réaction des enfants. Le mot cancer qui arrivait donc, l’appréhension de comment on va appréhender le cancer, comment ça se passe et du coup de la peur de ne pas connaître forcément son sujet et d’aller dans l’inconnu. C’est ça qui  bouscule tout en fait et dans notre cas on a on a des enfants donc il y a même l’image de 8 ans maman elle est pas là, comment il faut faire. Il y a pleins pleins d’idées qui se mêlent mais c’est vrai que la peur est omniprésente mais il faut pouvoir en fait la cadrer. Essayer de trouver des micros solution par rapport à chaque peur ou chaque appréhension.
La relation couple change du tout au tout. Comme il y a cette épée de damoclès qui est là, du coup la relation change complètement. On est plus à l’écoute. Il y a comme un sentiment de tendresse supplémentaire qui vient vis-à-vis de la compagne. Il y a plus de d’empathie et c’est donc après tout ce qui est futile. Pour l’anecdote, avant on avait des petites disputes en fait : « qu’est-ce qu’on regarde ce soir » et tous voila. C’est des futilités et ça on oublie, on garde l’essentiel et on est plus à l’écoute et du coup on partage les bons moments. On les partage à fond et  je pourrais dire qu’on devient peut-être même un peu plus amoureux.

Comment l’avez-vous accompagnée dans son parcours ?

Alors pour accompagner ma femme j’étais présent en fait donc il faut être présent. Moi de mon côté,  c’était adapter mes congés aux moments difficiles où il y a les traitements, que je sois présent. C’est être fort par rapport à la personne qui a la maladie et qu’elle puisse se reposer sur vous et  c’est plein de petites choses. J’ai une anecdote un peu rigolote, c’est quand elle a commencé ses traitements c’était difficile pour elle, elle a commencé la chimio moi je fumais, j’ai dit « ben j’arrête de fumer ». Je t’aide de mon côté un peu même si ça n’a rien à voir mais voilà tu vas vivre une épreuve, je vis mon épreuve à mon échelle mais je t’accompagne. Le tout c’est d’être présent et tout le long du parcours.

Il y aura des sentiments de peur etc qui vont apparaître et il faut être présent vis-à-vis de sa compagne, de la personne malade pour dire « ben attend je crois savoir ce que tu veux et c’est moi qui vais poser la question ». L’accompagner,  sentir les choses et des fois la personne est démunie et du coup il faut être là pour poser les questions à sa place. Ce soutien est vachement important et parce qu’on partage quelque chose et on n’est pas tout seul contre la maladie. Cette saleté de maladie et c’est pour ça que la présence du conjoint, la présence de l’entourage en règle générale pour moi est très important. C’est comme ça qu’on a réussi. C’est de pouvoir surmonter les choses et aller de l’avant pour être plus fort par rapport à cette maladie.

L’annoncé on a été transparente. On est, ma femme et moi, de nature très transparente. On ne cache pas les choses et je sais pas si c’est la bonne solution mais ce qui est certain, c’est que d’une part il y aura des signes visibles parce que il y aura la perte des cheveux, il y aura des choses comme ça et moi j’ai toujours la philosophie de parler de n’importe quoi. Cette personne pourra vous donner des conseils même si s’il n’est pas dans la situation. Mais c’est bien de partager, ça fait une thérapie de pouvoir en parler à son entourage. Donc je pense qu’il ne faut pas garder les choses pour soi, il faut le partager. De temps en temps, il va avoir en fait des petits des micros solutions qui vont apparaître. La belle mère qui va pouvoir garder les enfants comme ça on va pouvoir se consacrer à sa femme par exemple. Je pense qu’il faut être très transparent et je vais renforcer l’idée parce qu’on a des enfants et donc moi ma priorité dans l’éducation de mes enfants c’est de dire la vérité, pas de mensonge.

Dès qu’on a eu le diagnostic des que, en fait, il y avait différentes étapes : la chimiothérapie, la radiothérapie, la perte de cheveux et c’est des choses qui sont marquantes pour les enfants. On les a préparés, on a discuté, on a été à l’écouté des cauchemars qu’ils pouvaient avoir et qui dans un premier lieu mais n’avaient aucun lien par rapport à la maladie de la maman. Il faut être à l’écoute de tous et il faut être transparent et surtout vis-à-vis des enfants. On peut pas mentir à un enfant, il voyait les choses, il ressentait les choses. L’entourage proche c’est pareil donc il faut pouvoir dire les choses. Il ne faut pas se cacher en fait. La maladie elle est là. C’est pas parce que vous allez là cacher qu’en fait elle va disparaître. Donc voilà ma femme et moi on a tout dit à n’importe qui quand elle nous questionne.

Alors le conseil que j’ai à donner c’est d’être présent. Je pense que personnellement par rapport à ma femme ça a été très important que je sois présent pour la soutenir et l’aider tout le long de son parcours.
Après la deuxième chose, c’est de vivre normalement et paradoxalement de prendre en considération la maladie. Il faut continuer sa vie, son travail normalement. Dire que la vie continue et puis aller de l’avant. Mais d’un autre côté, il faut prendre en considération que la maladie est là et qu’il y aura peut-être plus de fatigue. Il y a des moments où il va falloir gérer un peu plus les enfants dans mon cas.
Il faut montrer à la personne que le monde ne s’effondre pas et il faut continuer la vie normalement
Il faut prendre en considération ce qui arrive, c’est toujours là. Il aura des examens, ça fait partie de nous, que ce soit ma femme, moi. Mais on profite de chaque instant, on essaye d’aller de l’avant. On va de l’avant. En plus on a des enfants. On ne peut pas forcément se permettre de baisser les bras. Il faut être conscient de ça.  On peut pas oublier ça, ça ne va pas disparaître du jour au lendemain. Il y aura toujours un contrôle donc ça fait partie de votre vie, il faut l’assimiler. Et puis profiter de chaque instant.
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