De quoi s’agit-il ?

Le premier épisode psychotique correspond à la première manifestation de la psychose chez la personne malade. On parle aussi de première décompensation ou de première crise psychotique. Au début de la maladie, le patient comme l’entourage ignore ce qui lui arrive. Bien souvent, les proches pensent que c’est une crise passagère.

Ni le patient, ni son entourage ne voient de raison pour chercher de l’aide professionnelle. Cette première crise psychotique fait découvrir quelque chose d’inhabituel. Elle interpelle. Elle effraye. L’entourage se sent désemparé, impuissant, car il ne comprend pas ce qui se passe chez leur proche.

La personne concernée perd contact avec la réalité pour la première fois. Cette expérience lui fait peur, la terrorise, il y a perte des repères. Le patient peut penser que des voix lui demandent de se faire du mal, il peut voir des serpents l’envahir et penser que sa chambre est hantée, ce qui est très angoissant.

Les symptômes positifs se manifestent : hallucinations, idées délirantes, incohérence de la pensée, bizarreries, troubles de comportement, etc. Très souvent, des signes dits précurseurs ou avant-coureurs précédent ce premier épisode. Reconnaître ces signes permet aux proches, à l’entourage de voir venir les prochaines crises si la maladie devait évoluer.

Pose d’un diagnostic et d’un traitement

Poser un diagnostic de psychose est complexe, cela nécessite du temps, car il  se base sur l’observation de l’évolution du patient et de la symptomatologie. Il peut se passer bien souvent plusieurs mois avant que la personne malade ne soit prise en charge. Durant ce temps, elle et son entourage peuvent vivre des moments pénibles, voire insupportables. Cette première prise en charge implique presque toujours une hospitalisation, ce qui permettra d’établir le diagnostic et d’instaurer un traitement pour sortir de la crise.

La psychose peut être traitée. Cependant, à ce stade de la maladie, l’évolution est imprévisible. Certains patients ne développeront plus d’épisode psychotique après les traitements. D’autres, au contraire, présenteront encore des crises à une fréquence imprévisible*lien fiche « la crise ». À l’aide d’un traitement, la personne peut retrouver une vie plus stable.

Il faut savoir  que plus le traitement est précoce, meilleures sont les chances de rétablissement, meilleurs sont les résultats. Le traitement précoce permet de diminuer la gravité de la maladie, d’améliorer la qualité de vie du patient et de son entourage, de maintenir l’espoir et dans certains cas, de raccourcir la durée du traitement.

Parfois le patient refuse le traitement car il n’a pas conscience de son trouble. Il dit qu’il n’est pas malade, d’autant plus qu’il est convaincu que les délires, les hallucinations ou les autres symptômes dont il fait l’expérience sont réels. Ainsi, il peut être difficile à le faire consulter un médecin ou à prendre un traitement.

Les idées suicidaires et les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez la personne qui fait un premier épisode psychotique que dans la population générale. Une prise en charge précoce permet d’en réduire le nombre.

Que faire en cas de première crise psychotique ?

  • Prenez contact avec le médecin traitant ou rendez-vous aux urgences de l’hôpital de garde.
  • En cas de violence verbale ou physique, le risque de mise en danger de la personne malade et/ou de son entourage est réel. Il faut les protéger. Si la discussion avec le proche en crise n’est pas possible, mettez-vous en sécurité, appelez le numéro 112 et/ou la police au numéro 113. Les policiers comme les ambulanciers conduiront le patient aux urgences de l’hôpital de garde où un psychiatre l’examinera et pourra décider de l’hospitaliser.