HopitalKirchberg_Prothesehanche_Interventionchirurgicale

L’opération de la hanche est une intervention chirurgicale généralement programmée qui a lieu au bloc opératoire, aménagé et adapté à la chirurgie prothétique et orthopédique. Il faut habituellement compter 90 minutes pour l’acte technique et 150 minutes entre l’entrée et la sortie du bloc opératoire.

Vous serez entouré(e) par une équipe médicale qui vous prendra en charge de votre entrée au bloc opératoire jusqu’à votre réveil et après. Cette équipe réunit le plus souvent, d’un côté, l’équipe anesthésique composée d’un médecin anesthésiste et d’infirmiers anesthésistes et de l’autre côté l’équipe chirurgicale composée de chirurgiens et d’infirmiers de bloc opératoire appelée ATM chirurgie.

En collaboration étroite avec le chirurgien, l’ATM de chirurgie prend en charge le patient dès son arrivée en salle d’opération jusqu’à la fin de l’intervention.

Un infirmier anesthésiste est un infirmier spécialisé en anesthésie.

Le personnel de la salle d’opération présent est composé du chirurgien et de son assistant, de l’anesthésiste, d’un infirmier-anesthésiste, et de deux infirmières.

Avant l’opération

L’entrée au bloc opératoire se fait via un sas d’entrée appelé aussi « passe-malade » où votre accueil est réalisé par l’infirmière ou l’aide-soignante.

Pour votre sécurité, vos données (nom, prénom, allergies, type d’anesthésie, nom du chirurgien, etc.) vous sont redemandées avant l’intervention.

Vous êtes ensuite installé(e) sur la table opération, relié(e) au différents matériels de surveillance (tension artérielle, fréquence cardiaque et électrocardiogramme). L’équipe médicale vous pose une perfusion et réalise l’anesthésie.

L’anesthésie réalisée, l’intervention chirurgicale peut débuter.

Durant l’opération

Déroulement de l’intervention

Le déroulement de l’intervention se passe en plusieurs étapes :

  • La planification de la prothèse : elle permet de prévoir la taille et le positionnement de la prothèse en fonction de critères précis et de mesures prises sur les radiographies.
  • L’installation : une fois l’anesthésie effectuée vous serez placé(e) sur la table d’opération selon la voie d’abord prévue.
  • La préparation cutanée : la zone cutanée sur laquelle l’opération sera effectuée est d’abord, puis, tout le corps sera couvert par un drapage opératoire stérile, sauf la région incisée.
  • L’incision : consiste en la section du tissu de l’organisme à l’aide d’un scalpel chirurgical. Ceci permet l’exposition de l’articulation de la hanche.
  • La section du col du fémur : enlever la tête fémorale usée, après luxation de la hanche.
  • Préparation de la cotyle et mise en place de la prothèse : après avoir repéré les éléments anatomiques de la cotyle, celle-ci est nettoyée à l’aide d’une fraise sphérique motorisée de la taille de l’implant planifié. Une fois la cotyle prothétique mise en place le chirurgien s’occupera de la partie fémorale.
  • Mise en place de la prothèse du fémur : l’extrémité supérieur du fémur déjà coupé est exposé pour pouvoir creuser un canal fémoral à l’aide de rappes de tailles croissantes jusqu’au blocage contre les parois corticales de l’os. Après mesure, la prothèse fémorale (la tige), est fixée, soit avec du ciment soit par impaction. Et finalement, une tête prothétique est placée sur la tige.
  • Réduction de la prothèse totale : votre nouvelle hanche est remise en place. Le chirurgien vérifie si la longueur planifiée est respectée ; des ajustements sont possibles. Ensuite, la stabilité de la hanche est testée en la mobilisant pour vérifier qu’elle ne se luxe pas.
  • La fermeture : Apres un lavage articulaire et la pose d’un drain, qui permettra l’évacuation des saignements postopératoires, la suture de la plaie est effectuée en étapes. La suture de la plaie peut être effectuée avec des fils (résorbables ou non résorbables) ou avec des agrafes.

Les voies d’abord – les incisions principales

Une voie d’abord est la voie utilisée par le chirurgien pour accéder à un organe ou à une région anatomique donnée, en l’occurrence l’articulation de votre hanche. C’est par la voie d’abord que le chirurgien pourra réaliser votre intervention chirurgicale. Nos chirurgiens utilisent deux types de voies d’abord différentes.

La voie d’abord postéro-médiale

Cette voie consiste à aborder la hanche par l’arrière. Le patient est installé en couché latéral sur la table opératoire. Le chirurgien réalise la coupe, l’incision cutanée, au niveau du tiers postérieur du grand trochanter, avec un tiers en proximal et deux tiers en distal du sommet de ce dernier. Une fois l’hémostase passée, le fascia lata (membrane fibro-élastique) est incisé et la bourse trochantérienne (plan de glissement entre le grand trochanter de la hanche et les muscles et tendons qui s’y attachent) partiellement réséquée.

Le plan des muscles pelvi trochantériens est exposé et une désinsertion capsulo pelvi trochantérienne (capsule articulaire de la hanche) avec préservation du muscle piriforme est réalisée. Finalement, l’articulation coxofémorale (l’articulation appartenant à la hanche qui unit la tête du fémur, la cotyle, à une cavité de forme sphérique qui est creusée à l’intérieur de l’os iliaque – os latéral composant le bassin) est luxée par une manœuvre combinée de flexion et de rotation interne.

La voie d’abord antérieure

La voie d’abord antérieure offre la possibilité d’implanter une prothèse de hanche sans sectionner de muscles. Cette voie d’abord est possible en installant le patient en couché latéral et dorsal. L’incision cutanée est antérolatérale et orientée en biais du sommet du grand trochanter (la partie supérieure de l’os fémur présente deux protubérances qui sont des sites où s’attachent des muscles et des ligaments. La grande protubérance est appelée le grand trochanter, et est orientée vers le haut. La plus petite, ou petit trochanter, se situe juste au niveau du col du fémur, et est orientée perpendiculairement au corps du fémur) vers l’épine iliaque antéro-supérieure.

Une fois l’hémostase passée (phénomène qui détermine l’arrêt du saignement lorsqu’un vaisseau est coupé), le bord antérieur du tenseur du fascia lata (le fascia lata est le fascia – membrane fibro-élastique – profond de la cuisse, qui recouvre la face superficielle des muscles qui la composent) est identifié et l’aponévrose (une membrane blanche et résistante enveloppant des muscles) incisée. Ensuite, la voie passe entre les muscles du tenseur du fascia lata et du moyen fessier sans les désinsérer. La capsule antérieure de la hanche est exposée et le chirurgien procède à la résection partielle de celle-ci. Finalement, l’articulation coxofémorale est luxée par une manœuvre combinée de flexion et de rotation externe.

Après l’opération

Surveillance post-opératoire immédiate

Après l’intervention chirurgicale, vous serez transféré(e) en salle de réveil pour être surveillé de manière continue pendant quelques heures avant de regagner votre chambre. Cette surveillance post-interventionnelle assure une sécurité optimale après l’opération.

La prise en charge de la douleur est entamée au cours de l’opération et sera poursuivie durant la période de réveil ainsi que les jours succédant l’opération. Vous allez pouvoir agir vous-même sur la douleur via une « Patient Controlled Analgesia » (PCA : Analgésie Contrôlée par le Patient). C’est une pompe que votre médecin anesthésiste prescrit pour soulager la douleur. En appuyant sur un bouton, vous actionnez la pompe qui vous délivre la dose d’antidouleur.

Vous porterez un drain qui aspirera le sang et l’évacuera dans un flacon pour éviter la constitution d’un hématome (zone sous-cutanée présentant généralement une coloration bleue ou noire, résultant d’un épanchement de sang causé par une blessure). Le drain, ou la pompe, sera retiré après 1 ou 2 jours selon la prescription du médecin traitant.

Vous serez reconduit(e) dans votre chambre dès que votre état général sera considéré comme satisfaisant.