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Les traitements de fond sont efficaces sur les signes cliniques et biologiques de la maladie et certains apparaissent capables de retarder, voire de stopper, la progression des signes radiologiques. Ils sont capables de conduire, dans certains cas, à la mise en rémission de la maladie.

 

Prescription et durée du traitement

Leur prescription doit se faire le plus tôt possible, dès le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde. L’efficacité semble alors supérieure et avec un impact favorable sur la progression des signes radiologiques.

Le traitement sera maintenu tant qu’il est efficace et bien toléré, ce qui signifie qu’on prend ces traitements sur une durée prolongée, pendant plusieurs années.

La plupart des traitements de fond mettent plusieurs semaines avant d’être actifs et leur efficacité ne sera jugée en règle que 3 à 6 mois après leur initiation.

 

Choix du traitement de fond

Il n’y a pas de règles strictes et unanimes de choix pour tel ou tel traitement de fond mais on distingue en général les traitements de fond classiques (DMARD) et les traitements intervenant plus aux confins du système immunitaire (biothérapies – link vers fiche). Sauf critères de gravité au moment du diagnostic, le médecin choisira le plus souvent en première ligne un traitement de fond classique, comme par exemple le méthotrexate. Une biothérapie d’emblée peut néanmoins s’avérer nécessaire si la polyarthrite rhumatoïde parait particulièrement active et agressive.

Le choix entre les molécules repose beaucoup sur les comorbidités associées et les contre-indications éventuelles à certains traitements de fond. Il dépend aussi de l’expérience du rhumatologue et de l’avis du malade (crainte vis-à-vis de tel ou tel effet indésirable, mode d’administration, fréquence d’administration).

Le prescripteur recherchera toujours le meilleur rapport bénéfices/risques.

Dans certains pays, le prix du médicament peut aussi jouer un rôle dans le choix de ces médicaments.

 

Traitements de fond classiques

  • Hydroxychloroquine (PLAQUENIL)

Volontiers prescrit dans les polyarthrites rhumatoïdes potentiellement bénignes ou lorsqu’il existe un doute diagnostique entre une polyarthrite rhumatoïde et un autre rhumatisme inflammatoire chronique, notamment le lupus.

En général bien toléré, sa prise se fait sous forme de comprimés, et demande une surveillance biologique régulière et un examen ophtalmologique.

  • Méthotrexate

Lorsqu’il s’agit d’une polyarthrite potentiellement sévère, le METHOTREXATE est aujourd’hui le traitement de fond de première intention le plus utilisé. Il peut s’administrer sous forme orale ou injectable hebdomadaire.

Outre la surveillance biologique régulière, on surveille le poumon car des cas rares de pneumopathies induites par le méthotrexate figurent parmi les éventuels effets indésirables. Les enfants aussi peuvent bénéficier de ce traitement de fond en première ligne, avec en général une très bonne tolérance.

Le méthotrexate est utilisé seul, ou en association à d’autres traitements de fond, avec à ce moment-là un effet potentialisateur de l’efficacité des traitements.

  • Léflunomide (ARAVA)

Une alternative au methotrexate est le leflunomide (ARAVA), pris par voie orale journalière. Il faudra surveiller la prise de sang et la tension artérielle.

  • la sulfasalazine (SALAZOPYRINE)

Plus rarement est utilisée aujourd’hui en traitement de fond classique la sulfasalazine (SALAZOPYRINE). On redoute d’éventuelles réactions allergiques et sa puissance d’action est inférieure à celle du méthotrexate.

Dans les polyarthrites rhumatoïdes classiques, potentiellement sévères, on utilise donc aujourd’hui surtout le méthotrexate en première intention parmi les traitements de fond cités, et ce d’autant plus que le champ des biothérapies s’est beaucoup élargi, avec autorisation d’utilisation de ces biothérapies en première intention.

 

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